Sibelius : Symphonie n°7 en ut majeur op 105

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L'Orchestre Philharmonique de Radio France interprète la Symphonie n°7 en ut majeur op 105 de Jean Sibelius sous la direction de Mikko Franck. Concert enregistré le 12 avril 2024 à l'Auditorium de la Maison de la Radio et de la Musique.

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Les trois dernières symphonies de Sibelius possèdent des racines communes, puisque les Sixième et Septième furent amorcées à partir de matériaux initialement destinés à la Cinquième. Sibelius a hésité entre plusieurs options avant de trouver la forme définitive de son ultime symphonie. Le 20 mai 1918, il écrit à son ami Axel Carpelan : « Joie de vivre et vitalité mêlées à de l’appassionato, en trois mouvements, le dernier un ‘‘rondo hellénique’’… Il est possible que je change mes plans pour elle car mes idées musicales se développent. » Deux ans après, il envisage une œuvre en quatre mouvements. Puis, pendant l’été 1923, il se décide pour une symphonie en une seule coulée, structure inhabituelle qui explique l’intitulé de Fantasia sinfonica qu’elle a porté à sa création.

Avant lui, Liszt avec sa Sonate pour piano en si mineur et Schoenberg avec sa Symphonie de chambre n° 1 avaient expérimenté l’ample forme en un mouvement. Toutefois, leurs partitions se divisent en grands panneaux, contrastant par leur tempo et leur caractère. De fait, elles conservent les repères d’une découpe en plusieurs mouvements qui seraient enchaînés. Dans sa Symphonie n° 7 en revanche, Sibelius agit sur l’évolution du tempo plus que sur l’opposition de vitesses différentes. À cet effet, il exploite les procédés déjà mis en œuvre dans ses partitions précédentes, tels l’accélération et le ralentissement, le changement de densité rythmique ou encore la superposition de plusieurs vitesses.

De même, les motifs, qui se transforment perpétuellement tout en restant reconnaissables, traversent des climats caractéristiques de son style : solennité hymnique, danse teintée de ton populaire, énergie fiévreuse jusqu’à l’âpreté, lyrisme chaleureux. Un thème majestueux, au trombone, joue un rôle de fil conducteur et sonne comme une puissance supérieure dominant la mêlée.

Après 1924, Sibelius n’achèvera plus que deux œuvres orchestrales d’envergure : une musique de scène pour La Tempête de Shakespeare (1925) et le poème symphonique Tapiola (1926). Il travaille longuement à une Huitième Symphonie, avant de la détruire vers 1933 (il n’en subsiste que quelques fragments), craignant qu’elle ne soit pas à la hauteur de ce qu’il avait produit jusque-là. Si l’on peut déplorer cette perte, il est tout aussi légitime de comprendre le sentiment du compositeur qui, avec sa Septième Symphonie, avait atteint un sommet difficilement surpassable.


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